Je suis tombé sur ce fil de discussion au titre alléchant, mais je savais qu’en fait de qualité et défauts, il allait surtout être question de défauts. Bien entendu, l’interface et l’ergonomie se sont retrouvées mises en accusation, ce qui est normal, mais tout cela me semble relever d’une vue très superficielle de ce qu’on doit attendre d’un logiciel de généalogie.
Pour ma part, deux choses me semblent fondamentales :
– le modèle sous-jacent doit être riche et extensible ;
– les données doivent être représentées dans un format ouvert.
Je ne discuterai pas beaucoup du premier point, sauf pour dire que Gramps s’appuie sur un modèle extrêmement riche et souple. Vous pouvez définir vos propres types d’événements, vos propres attributs. C’est indispensable si vous voulez stocker le maximum d’informations structurées (pour le non-structuré, il y a les notes). Je suppose que certains logiciels commerciaux sont aussi riches, mais ce n’était pas le cas à l’époque où j’utilisais Heredis 3 sur Mac, même s’il possédait une gestion des noms correcte et savait gérer les participants à un événement, ce qui était alors loin d’être le cas de tous les logiciels.
Le deuxième point est véritablement critique. Bien sûr, on peut toujours exporter en Gedcom, mais, au delà des interprétations fantaisistes de la norme par les logiciels, il y a des choses que ce format archaïque ne sait tout simplement pas représenter. Par exemple, les participants à un événement (sous forme de lien vers des individus, bien sûr).
Quand j’ai décidé de basculer ma généalogie d’Heredis 3 sur Mac à Gramps sur Mac en prévision du passage sur Linux, je ne m’attendais certes pas à rencontrer autant de difficultés. Le Gedcom était insuffisant et je perdais énormément d’informations. Il n’existait pas d’autre format d’export exploitable et, cerise sur le gâteau, la base de données n’était pas une base de données SQL. Je souhaite à tous les utilisateurs de ce logiciel, et d’autres tout aussi privateurs, que l’éditeur ne disparaisse pas comme l’a fait celui qui fournissait Genealogos sur Mac.
Je m’en suis sorti en faisant une rétro-analyse du format de la base, puis écrivant un programme pour en extraire les données et les exporter dans le format XML de Gramps. Après une première passe de l’outil, j’ai récupéré mon arbre quasi complet dans Gramps ; j’ai fait quelques ajustements, corrigé quelques petits détails et j’ai abandonné définitivement tous ces logiciels privateurs, très jolis, très bien faits, mais qui gardent vos données dans une prison.
J’ai bien sûr pesté au début contre Gramps que je persistais à vouloir utiliser comme j’utilisais Heredis (en partant de la vue « individus ») jusqu’à ce que je comprenne le rôle central de la vue « relations ». Mais, maintenant que je le maîtrise plutôt bien, je ne voudrais revenir à un logiciel commercial pour rien au monde. La sécurité de mes données doit passer avant toute chose.
Pour ceux qui ne sont pas convaincus, il faut savoir que l’export en XML est une image exacte de la base. Si vous supprimez un arbre et que vous importez sa sauvegarde, vous le récupérez à l’identique. Pour moi, cette propriété est essentielle et devrait être un prérequis pour tous les professionnels. C’est à mon avis bien plus important que de se préoccuper de la couleur des boutons de l’interface.
Voilà pour les qualités. On peut repartir sur les défauts maintenant
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